
Ce sont nos « princes charmants » ordinaires, modèles courants de mufles, rouleurs de mécaniques, coqs de basse-cour et goujats patentés.
Les voici à l’œuvre tels qu’en eux-mêmes.
Mais pour Violette, Solange, Marilou, Adolphine et quelques autres, il n’est plus l’heure de se laisser faire.
Anatole Spinette était un chasseur. Du moins, l’avait-il été car désormais il était vieux, très vieux, et Solange Spinette, son avenante épouse, toujours alerte en dépit des années, n’aimait pas les vieilleries.
Les Impressions Nouvelles, 2023
128 pages/14,5×21/ISBN978-2-39070-043-2
Distribution : Harmonia Mundi
LECTEURS ET LECTRICES
Ta férocité est le meilleur antidote contre la mélancolie. C’est une forme de courage formidable. Tu as ciselé tes textes jusqu’au bout du bout. Leur brièveté permet une dégustation à toute heure. Et le recueil a une vraie unité. Luxuriant et laconique. Curieuse alliance de mots, qui convient à ton art.
Caroline Lamarche, 7 mai 2023
Un immense merci, Princesse. J’adore cette écriture, ton humour, ton ironie. Un style magnifique. Comme avec tes Valets de nuits, tu excelles dans le bref. Du grand art !
Yves Namur, 27 avril 2023
J’ai terminé avec délectation la lecture de ton recueil de récits. Si la muflerie masculine en est la ligne de force, la colonne vertébrale, l’enjeu proclamé, ce livre est aussi l’œuvre d’une styliste. C’est d’ailleurs cette écriture pleine de souplesse, aérienne, au lexique large et précis, cette écriture rapide, moqueuse, parfois féroce, mais toujours élégante qui unifie à merveille l’ensemble des portraits-histoires. D’emblée, elle proclame que, quel que soit le sujet, elle dominera l’histoire racontée et lui conférera ses lettres de noblesse.
Michel Lambert, 26 avril 2023
Extraits de presse
Joseph Bodson, site de l‘AREAW, Association Royale des Écrivains et Artistes de Wallonie-Bruxelles, 28 avril 2023
Décidément, Corinne Hoex nous étonnera toujours. Comme bien l’on pense, ils vont en prendre pour leur grade, les princes charmants… […] Des crimes, rassurez-vous, il y en aura, et parfois d’une cruauté raffinée, d’une infernale ingéniosité même. L’imagination de l’auteure joue ici à plein, et l’on concédera sans peine, après l’avoir lue, que le crime est l’un des beaux-arts. Il en est même qui planent dans la virtuosité. Ces ripostes, ces vengeances couvent parfois longtemps et, comme dit un proverbe latin, si toutes blessent, la dernière tue. Sans pitié […] Il n’empêche, messieurs : ces princes consorts, affalés dans leur fauteuil, une bière ou un whisky à portée de la main, adulés, flattés, et servis comme des satrapes… vous ne nous reconnaissez pas ? Avec des nuances, bien sûr, et des circonstances atténuantes… c’était vous… c’était moi… Allons, un dernier effort… nos princesses n’attendent que cela, et n’en seront que plus charmantes…
Bernard Delcord, blogs Lire est un plaisir et Homelit, partenaires de Radio Nostalgie, ainsi que Satiricon.be, mai 2023
Dans la vengeance et en amour, la femme est plus barbare que l’homme (Friedrich Nietzsche).
Dans Nos princes charmants, Corinne Hoex a rassemblé dix-huit « short stories » rédigées avec l’insigne talent qu’on lui connaît – ici, celui de raconter des horreurs dans une langue exquise rappelant celle de Colette –, des récits autour des rapports conjugaux, amoureux et assimilés, l’occasion de descriptions acides de quelques vilains crapauds se prenant pour des princes charmants, dont le comportement tout en muflerie, égoïsme, mensonges, idées fixes, niaiserie ou sottise les perdra.
À la manière dont usa Somerset Maugham, en cinq ou six pages, le décor est planté, les situations décrites, le sort des femmes exposé, le comportement des hommes dépeint et leur fin amenée.
Comme une flèche du Parthe…
Jouissif !
Monique Verdussen, La Libre, 11mai 2023
Elles ne veulent plus se laisser faire.
Un réquisitoire cinglant contre les princes charmants autosatisfaits qui nous entourent.
Corinne Hoex a la dent dure avec les princes charmants. C’est que les princes charmants qu’elle épingle dans son dernier livre ne sont pas irrésistibles. Ils sont ceux que nous côtoyons, aujourd’hui comme hier, convaincus de l’évidence de leur supériorité. Ceux qui n’ont en rien déserté leur désinvolture suffisante […] Elle les fustige allègrement à travers des héroïnes féminines qui s’accordent à s’en débarrasser de manière assez définitive […] Qu’elles s’appellent Françoise, Lydia ou Violette, elles sont désireuses de régler leurs comptes à ces ingrats autosatisfaits qui ne cherchent pas à les regarder telles qu’elles souhaitent exister. Niées dans leur existence et leurs désirs, ces femmes s’en remettent à leur imagination, fut-elle perverse, pour s’en débarrasser sans remords. Flamboyante, effacée, désillusionnée, chacune se montre déterminée à ne plus se laisser faire.
Si Corinne Hoex charge le trait, voire la manière, elle s’engouffre dans ses récits, aux personnages parfois récurrents, avec un féminisme résolument jubilatoire mais aussi avec humour, piquant, machiavélisme. Nos princes charmants est une sorte d’allégorie un peu farfelue mais toujours pointue où elle finit par avouer que les hommes qui se peuvent être généreux et surprenants, ben oui, elle les aime. La rose a, non sans malice, sorti ses épines.
Nausicaa Dewez, Le Carnet et les Instants, 12 mai 2023
L’ironie point sous l’intitulé doucereux. Ni princes ni charmants, les personnages masculins dépeints ici sont des maris infidèles, des compagnons indifférents, des hommes vieillissants, dont le pouvoir de séduction s’amuït, des amants lassés. L’un ment pour dissimuler ses frasques, l’autre se fait odieux, quand un troisième ne voit plus guère en sa compagne qu’une cuisinière à sa disposition […] Loin d’attendre un improbable miracle, les personnages féminins s’activent : elles rompent, se rebellent, se vengent, se débarrassent du goujat, répondent à l’humiliation par la cruauté. La joute est souvent jubilatoire. Leur combat commun tire, de récit en récit, le fil d’une sororité réjouissante et le « nos » du titre prend tout son sens […]Les princes charmants sont prévenus.
Serge Cabrol, Encres Vagabondes, 15 mai 2023
Il y a des mufles, des maris volages, des séducteurs sans scrupules, des radins, des jouisseurs égoïstes, des passionnés de chasse ou du Tour de France… Et quand les femmes ne les supportent plus tout devient possible, de la vengeance au crime… Les héroïnes de Corinne Hoex ont du caractère et n’hésitent pas à signifier clairement que la situation a assez duré et qu’elles ont mieux à faire dans la vie que de subir les vexations, les excès ou l’indifférence de mâles autocentrés. Certaines solutions sont radicales, d’autres plus subtiles et même, au fur et à mesure de l’avancée dans le recueil, on voit l’autrice flirter avec le fantastique ou le virtuel pour le plus grand plaisir du lecteur […] L’ensemble est vif, acerbe, drôle, varié, émouvant […] Une fois encore, Corinne Hoex nous montre son talent dans un genre exigeant où elle parvient en quelques pages à construire de vraies histoires et mettre en scène des personnages insupportables ou attachants mais toujours bien campés.
Daniel Bastié, Bruxelles Culture, 5 juin 2023
On ne se situe pas loin de la caricature et, pourtant, cela fonctionne au quart de tour, car le ton se veut jubilatoire et l’écriture complètemenjt désinhibée. Puis, des histoires de femmes qui jouent les justicières dans un monde régi par les mâles, loin des super héroïnes des mangas et des personnages Marvel, cela réchauffe le cœur. Malicieux, réconfortant et délicieusement racoleur, Nos princes charmants fait l’effet d’une gifle salvatrice dans le ronron et les désagréables habitudes établies en modus operandi par certains fiancés, époux ou concubins.
Audio

Entretien avec Emmanuel Khérad, en compagnie de Philippe Claudel, Rodolphe Burger et Sofiane Saidi,
« La Librairie Francophone », France Inter, 13 mai 2023

Entretien avec Élodie de Sélys, « Le Mug », RTBF, La Première, 18 mai 2023