Corinne Hoex - Les reines du bal

Ah, Les Pâquerettes ! Confort, sécurité, services ! Pour le bonheur, ça reste à voir. Dans cette résidence pour personnes âgées, un de ces endroits où la société contemporaine parque ses vieux et ses vieilles, vivent Madame Prunier, Madame Spinette, Madame Pincemin, tant d’autres. Elles forment le petit peuple inquiet, jaloux, radoteur de cet univers où l’on se griffe plus qu’on ne s’aime. Le monde les efface. Elles s’y cramponnent avec une vitalité féroce, héroïnes tragi-comiques de la farce qu’est vieillir, reines de ce bal où nous finissons tous par être invités un jour.  



Grasset, 2024
Collection Le Courage, dirigée par Charles Dantzig
96 pages/ 12×18,5/ ISBN 978-2-246-83834-0

LECTEURS ET LECTRICES

Merveilleux et drôlissime !
Didier Penxten

Délicieusement féroce.
Françoise Lison-Leroy

J’adore ces mamies indignes et polissonnes.
Michel Van Assche

Ces textes sont parfaitement jubilatoires ! Quelle férocité et quelle fantaisie ! C’est un plaisir !
Anne-Sophie Périer

J’y suis et je savoure tout : les thèmes, les personnages, le style, la musique si personnelle.
Jacques Mercier

Encore une fois te redire mon admiration pour ton culot, ta férocité jubilatoire, ce registre que tu es la seule à pratiquer à ce point et qui fait du bien par ces temps inertes de « feel-good books ».
Caroline Lamarche

Les histoires de Corinne Hoex sont réjouissantes de drôlerie et de cruauté, c’est très réussi !Éric Naulleau


Extraits de presse


Corinne Hoex dresse avec saveur le portrait d’une dizaine de vieilles demoiselles. La fin de vie ? C’est une danse. Un bal. Et évidemment, un chant de cygne. Dans un livre bref, tantôt cruel, tantôt tendre, souvent drôle, parfois tragique, la romancière et poétesse bruxelloise nous emmène à ce bal insolite, où nous observons les danseuses partir pour un « dernier tour de piste » […] En exergue de ce livre percutant, cette phrase de François Mauriac : « Ce n’est pas parce qu’on a un pied dans la tombe qu’on doit se laisser marcher sur l’autre. » On pense aussi à celle de Bette Davis : « La vieillesse, ce n’est pas pour les poules mouillées. » Qu’on ne s’y trompe pas : derrière son apparence de légèreté, derrière cette dernière danse des dames pâquerettes, ce livre est un lanceur d’alerte : la vieillesse est un ren­dez-­vous universel, qui nous attend potentiellement tous. Il ne tient qu’à notre société jeuniste de sortir les fleurs fa­nées qui nous entourent du monde invi­sible dans lequel nous les cloisonnons.

Nicolas Crousse, Le Soir, ☆☆☆☆, 25 et 26 mai 2024 – lire l’article


Avec Les Reines du bal, paru chez Grasset en mai 2024, Corinne Hoex livre une chronique truculente et drôle sur les affres du vieillissement. La vieillesse est un sujet passionnant, pourtant peu fréquenté par les écrivains. On notera tout de même les pages lumineuses de Colette et Simone de Beauvoir sur la relative sagesse liée au bel âge ou, à l’inverse, les constatations apitoyées de Philip Roth, qui ne dissocie pas ses vieux jours de ses problèmes de prostate. Dans Les Reines du bal, la romancière belge Corinne Hoex décrit avec un talent certain les tracas de l’âge à travers une bande de retraitées au caractère bien trempé. Armées d’un humour mordant et d’un sens acéré de la formule, elles décrivent, mi-fantasques mi-lucides, leur quotidien à la résidence pour personnes âgées Les Pâquerettes […] La phrase d’exergue du roman, une citation de l’écrivain François Mauriac, annonçait la couleur : « Ce n’est pas parce qu’on a un pied dans la tombe qu’on doit se laisser marcher sur l’autre. » Elle est au diapason de ce petit livre enthousiasmant qui, pour parler des tourments de l’âge, fait le pari d’un ton léger, cruel, badin et légèrement snob. Le meilleur barrage contre le désespoir, quand on n’a plus que ses souvenirs pour se tenir chaud : « Mes souvenirs à moi, ce sont de satanés lascars avec des yeux brillants qui me font des œillades et de grandes mains gourmandes. [Ils] ont toute une vie de bamboche derrière eux et osent être dévergondés, coureurs, noceurs, pas du tout convenables. » Vite, lisez ces drôles de dames pas sages du tout.

Emily Barnett, Marie Claire, juillet 2024


C’est drôle et féroce, comme peuvent l’être les mamies en maison de retraite. Pardon, « Les reines du bal  » de la résidence Les Pâquerettes. Voilà où nous propulse le court roman de l’écrivaine Corinne Hoex qui se gobe d’un trait, à la vitesse où les héroïnes descendent un paquet de bonbecs. Il y a là Madame Prunier, Madame Spinette, Madame Pincemin, Madame Simonart. Elles sont souvent inquiètes, parfois mordantes, généralement radoteuses et jalouses, tristement égarées et un peu toquées. Racontées au fil de petites pastilles sarcastiques introduites par des citations bien senties, ces mémés se donnent à lire en des portraits touchants. Pas de grandes aventures dignes du Vieux qui ne voulait pas fêter son anniversaire de Jonas Jonasson, mais un journal infime piquant, aussi drôle qu’émouvant.

Aurore Harrouis, Nice-matin, 10 mai 2024


« Ce n’est pas parce qu’on a un pied dans la tombe qu’on doit se laisser marcher sur l’autre. » En écho à cette épigraphe de François Mauriac, l’écrivaine belge Corinne Hoex fait se croiser, dans des saynètes acidulées, d’incorrectes vieilles dames dans la résidence Les Pâquerettes, décor de son court et savoureux roman. À qui, plutôt qu’à une pensionnaire communiste pourrait-on confier son or caché ? Et, si Madame Pincemin se met à chanter du Johnny avec son canari en inventant la danse des déambulateurs, quels sont les risques encourus? Plus on avance, plus la dose du tragique l’emporte sur celle du comique, mais le style triomphe et, quoi qu’il en soit, tout s’achève avec des souvenirs des plus dévergondés…

Valérie Marin La Meslée, Le Point, 13 juin 2024


Merveilleux roman en trente petites scènes de chambre – car cela se passe aux Pâquerettes, résidence pour personnes âgées, en compagnie de mesdames Prunier, Spinette, Simonart, Pincemin, Serein, Coppens ou Chapelier… Un roman ciselé, de haute élégance et de tant d’esprit : au fond, de haute vitalité coquine ! Certes, il y a l’exil de ces vieilles dames dans ce lieu soustrait à l’humanité ordinaire ou active ; certes, il y les petites méchancetés qui valsent et le persiflage acide de ces braves personnes entre elles. Mais ce qui touche et en même temps amuse – et parfois tellement fort ! – c’est chacune aux prises étonnées avec ce corps qu’elles ne reconnaissent parfois plus, puisque l’âge que l’on se sent n’est plus nécessairement celui de ses artères. Or elles n’ont pas renoncé à vivre les plaisirs de l’anatomie… Ah, chère madame Spinette, la bien-nommée… Un régal d’implicite, de sous-entendus, de second degré. Puis il y a les souvenirs aussi, « frétillants » et « fougueux », « pas du tout convenables », ces souvenirs « en pleine forme » que le corps comme l’esprit ne saurait se résoudre à oblitérer. Alors oui, on rit beaucoup  — j’ai ri beaucoup !

Éric Brucher, L’Éventail, 12 juin 2024 et Nos Lettres


Il est porté « roman » sur la couverture, mais ce petit livre est tout sauf un roman. Ce sont des micro-récits, comme l’autrice en a pris l’habitude, un genre où elle excelle. C’est fin, ciselé comme le ferait un joaillier qui viserait la perfection. Avec ce qu’il faut d’ironie, de sous-entendus, d’allusions discrètes, autant de clins d’œil au lecteur averti, un tour parfois grivois ou acerbe, ou cruel. Voici des petites vieilles au sein d’une résidence qui les accueille. Elles s’appellent Madame Spinette ou Madame Pincemin. On est en Belgique, mais on regarde la télé française. On est vieille mais on ne se morfond pas le moins du monde, même si son squelette arrive « tout près du bord ». On est parfois la proie d’un rêve éveillé, d’un plaisir, d’une sensation douce, d’une réminiscence sensuelle qu’induit une sensation présente, comme par exemple la couleur rouge d’une grenadine, et nous voici replongés dans une situation bien intéressante du temps lointain de sa jeunesse. On éprouve en somme l’expérience proustienne de la madeleine, un gros plaisir à la clé. Ou un petit d’ailleurs, qui vous console amplement de votre défunt mari, un nommé Désiré, un sacré ronfleur, qu’on ne désire plus guère. Non, semble nous dire Corinne Hoex, la vieillesse n’est pas forcément un naufrage… On l’aura compris, j’adore la prose de madame Hoex, dont je vous avais chaudement recommandé le précédent ouvrage, tout aussi subtil et grinçant, Nos princes charmants. Chacune de ses pages est un bonbon acidulé, à savourer le plus longtemps possible, comme un péché délicieux.

Henri Raczymow, Regards, n°1106, juin 2024


Saynètes, monologues, anecdotes, l’écrivaine met en scène des femmes décaties mais pleines encore de fiel et d’ardeur à nuire, polissonnes, dessalées, grinçantes, caustiques. Cet humour noir les rend dignes et aimables, le titre sous cet angle étant très bien vu. Le style est soigné, concis, impeccable : pas un mot de trop, chaque mot est à sa place, tous les effets sonnent juste.

Bernard Quiriny, L’Incorrect, juin 2024

Dans un texte bref et pimpant — à l’image de ses héroïnes —, Corinne Hoex raconte la vie des pensionnaires d’une maison de repos bruxelloise. Bienvenue dans le pépiement de ces femmes qui commentent le monde depuis leur mise en plis ou depuis la salle télé où on regarde Les feux de l’amour. Faites la connaissance de Madame Spinette, Madame Prunier, Madame Coppens, Madame Serein et de leurs amies-ennemies, vous ne le regretterez pas. Ces vieilles dames dont les connexions — pour certaines — ne se font plus correctement vous donneront une leçon d’indignité et d’impolitesse salvatrice quand même une chemise de nuit est devenue trop lourde à porter.

Sébastien Ministru, Moustique, 29 mai 2024


Composé d’une trentaine de petites pièces, parfois très courtes, cinglantes et justes, ce roman à l’orfèvrerie exigeante nous permet de rencontrer dans leur dernier lieu de résidence, Mesdames Prunier, Spinette, Pincemin, Simonart, Coppens, Goujon, Serein, Chapelier et Mademoiselle Lechat. Chaque fois, avec amour et humour, l’auteure nous livre des moments d’une puissante vérité. Ces dames, les Reines du bal, entrent en scène et c’est décoiffant ! Chacune joue cette dernière danse avec ses excès, sa mauvaise foi, son érotisme à vif, son humour, son fiel aussi […] L’écriture de l’auteure est redoutable de justesse, piquante, musicale mais aussi posée sur unsoubassement éthique permanent. Corinne Hoex donne dans ce livre un nouveau coup d’archet à une œuvre qui, depuis le début (Le Grand Menu), accueille et sonde ce qui fait injustice en nous […] Elle les nomme, ces Reines du bal, les cerne et les gratifie d’une amitié littéraire d’une justesse émouvante […] qui nous fait redresser la tête pour regarder encore et toujours notre humanité au fond des yeux.

Daniel Simon, Medi-sphère, 31 mai 2024


« Ce n’est pas parce qu’on a un pied dans la tombe qu’on doit se laisser marcher sur l’autre », disait François Mauriac. Rarement une épigraphe aura été aussi appropriée […] Les pensionnaires des Pâquerettes n’aiment pas qu’on se moque d’elles […] Elles ont leur logique et s’y cramponnent. Alors oublions le politiquement correct. Comme dans Arsenic et vieilles dentelles, ici ça tue (à la sauce trop grasse), ça mutile (au dentier), ça saisit sauvagement les docteurs à l’entrejambe (« Mais ce ne sont pas mes mains »), ça s’échange des rosseries au vitriol… Parfois, aussi, ça dérape dans leur tête, on ne sait plus très bien à quoi s’en tenir, elles sont touchantes, finalement, ces petites vieilles avec leurs lubies et leurs angoisses […] Ces trente courtes anecdotes finissent par former un portrait corrosif, mais sensible, parfois poétique, parfois féroce, souvent cocasse, de vieilles dames qui n’ont pas renoncé à la vie.On y retrouve avec délectation l’humour pétillant et incisif de Corinne Hoex.

Jean Claude Bologne, Lectures récentes, mai 2024


Les Reines du bal, un roman férocement souriant de Corinne Hoex paraît aux Éditions Grasset […] Dans celui-ci le lecteur retrouve la verve, l’humour décalé, la férocité désarmante de la romancière chez qui l’ironie souriante est une des formes de l’élégance dont elle irradie. Autant dans sa poésie (notamment dans le dernier recueil Uzès ou nulle partfinaliste du dernier Prix de la Fondation Carême) elle explore l’émotion à fleur de peau, autant dans le roman (on se souvient de son Grand Menu) elle plonge la plume dans une encre grise, dont elle allège l’amertume dans une palette d’aquarelliste et… de poète. En filigrane de l’humour, Corinne Hoex laisse entrevoir cette sensibilité dont elle ne peut se départir […] Le lecteur se laissera ravir et troubler par les anecdotes scandant la vie de la résidence des Pâquerettes. Il rit et s’émeut en même temps des caprices, des souvenirs, des mélancolies, des rêves de Madame Prunier, Madame Spinette, Madame Pincemin, Madame Simonart, Madame Coppens, Madame Serein, Madame Goujon, Madame Chapelier […] À la sortie du bal de Corinne Hoex, on ne regarde plus de la même manière ces reines auxquelles la romancière restitue une intense majesté.

Jean Jauniaux, L’ivresse des livres, 4 juin 2024


Reléguées aux Pâquerettes, Mesdames Prunier, Spinette, Serein ou Pincemin sont des frondeuses campées avec humour par la Belge Corinne Hoex.
C’est décidé, aujourd’hui, Madame Spinette prendra trois verres de grenadine, et tant pis si le serveur va cafter auprès de sa fille qui l’a abandonnée tout l’après-midi au Café de la Bourse. Puisqu’elle a découvert que Johnny est le seul chanteur capable de captiver Fifi, son canari, Madame Pincemin s’est lancée dans l’interprétation déhanchée d’Allumer le feu […] En trente très courts textes, Corinne Hoex se glisse dans la tête d’une demi-douzaine de pensionnaires de la résidence « tout confort » Les Pâquerettes […] « Quand on va dans ce type d’établissement, déplore l’autrice belge, on peut voir la détresse de ces personnes qui sont trop souvent infantilisées, traitées comme des objets, niées dans leur personnalité. J’aurais pu faire un livre pour dénoncer cela. Mais ce n’est pas du tout ce que j’ai fait, je ne voulais pas d’une lamentation. Elles ne se positionnent pas en victimes. Je suis avec elles dans leurs petits délires intimes. Et même dans leur sensualité, ce désir de séduire qui leur reste. Elles sont encore très vivantes, tout en étant consternées par leur corps qui les lâche. Comme disait Groucho Marx :  » Dans tout vieux, il y a un jeune qui se demande ce qui s’est passé « . »

Michel Paquot, L’Avenir☆☆☆, 28 juin 2024 – lire l’article


Côté audace Les Reines du bal cochent toutes les cases. Trente vignettes maniant un humour féroce rehaussé d’une constante élégance, le tout écrit d’une plume allègre mais sensible […] Madame Prunier, Madame Spinette, Madame Pincemin, Mademoiselle Lechat, Madame Simonart, Madame Coppens, Madame Serein, Madame Goujon et Madame Chapelier, toutes tentent de tenir leur place dans ce bal. Comme dans le bal des têtes proustien, aucune d’entre elles ne se ressemble plus guère. Pourtant en chacune survit sa nature propre comme brouillée par les ans mais toujours reconnaissable dans le détail d’une mesquinerie ou d’une vanité, le vestige d’un sentiment amoureux ou le trouble d’un fantasme […]Le veuvage ne pèse guère à nos vieilles dames : pour ces rescapées du patriarcat triomphant, l’arthrose du genou, la mémoire qui flanche et la tartine quotidienne au fromage fondu sont peu de choses face à ces autres années de bagne passées auprès d’un butor indifférent […] Joyeusement caustique, le livre de Corinne Hoex est aussi très touchant […] Privées de tous leurs repères, sans avenir ni projet et l’esprit déboussolé, ces vieilles dames semblent flotter sur une mer d’huile, accrochées aux débris de leur vie et entourées d’autres naufragées. Drôle et tendre, Les Reines du bal est un ovni littéraire qui donne à réfléchir. Quelle est donc cette société où l’amour pour nos anciens se résorbe en une préoccupation toujours plus hygiéniste : éviter les chutes, maîtriser le cholestérol, bannir le sucre. Plus de transmission ni de dialogue véritable entre les générations : à nos vieux nous implorons de durer en tenant le moins de place possible.

Jean-Pierre Legrand, Les Belles phrases, 19 juin 2024


Si l’on ne rit pas à gorge déployée, en ce bal des reines, c’est tout simplement que l’on sait se tenir, que l’on a de la classe à la résidence des Pâquerettes. Mais ce livre pourrait être, il n’empêche, un guide de l’humour rosse […] En ces jeux subtils, les pensionnaires des Pâquerettes sont passées maîtres, et les victimes n’osent guère lever la garde, même si les fleurettes sont mouchetées.

Joseph Bodson, AREAW, Association Royale des Écrivains et Artistes de Wallonie-Bruxelles, mai 2024


La romancière, poétesse, nouvelliste Corinne Hoex livre un roman tout à la fois féroce et poignant sur le soir de la vie qui emporte des êtres dont plus personne ne veut. Quand la réalité tout autour se froisse, il demeure les souvenirs, les rêves, l’évasion, les fantasmes […] le radeau de la mémoire auquel certaines s’accrochent dès lors que l’avenir leur est barré […] Aux reines tragi-comiques des Pâquerettes, Corinne Hoex donne chair et voix, nous faisant entendre celles et ceux que le système condamne au silence. 

Véronique Bergen, Le Carnet et les Instants, 15 mai 2024


Fées carabossées… Corinne Hoex narre dans un style aux finesses d’orfèvre les tribulations et les tracas, dans un EHPAD nommé « Les Pâquerettes », d’un groupe de vieilles femmes – Mesdames Prunier, Spinette, Pincemin, Simonart, Coppens, Goujon, Serein, Chapelier et Mademoiselle Lechat –, dont la vie, ceinte de leur armada d’aides-soignantes, infirmiers, médecins, psychologues, kinés, coiffeurs… et préoccupée de leurs dentiers en or ou pas, de leur mobilier d’antan, leurs aliments en bouillie, leur argenterie à astiquer, leurs acariens familiers, leurs animaux de compagnie, leurs déambulateurs branlants, leurs souvenirs lointains et leur sénilité plus ou moins profonde, se résume apparemment à attendre la mort, mais pas seulement. Car des bribes de vivacité les secouent encore, la jalousie, par exemple, mais aussi le désir érotique, l’ironie, la colère, la hargne, le persiflage, le tout narré en séquences de deux ou trois pages virevoltantes conclues par une flèche du Parthe. « La vieillesse est un naufrage », assurait Charles de Gaulle. Corinne Hoex en donne un reportage saisissant !

Bernard Delcord, blogs Lire est un plaisir et Homelit , partenaires de Radio Nostalgie, ainsi que Satiricon.be, mai 2024 et Rotary Contact, 7 et 8 juillet 2024


Corinne Hoex nous emmène dans une maison de repos, Les Pâquerettes, dans de courtes scènes donnant la parole à quelques résidents – essentiellement des résidentes. On découvre une réalité faite de désillusions, de petites perfidies, de madeleines de Proust inattendues. Ça parle de chair, de désirs, de jalousies et de solitudes. Un livre bref, cinglant, qui ose mettre des mots sur ce qu’on voudrait ne pas voir et ne pas savoir.

Thierry Bellefroid, Sous couverture, RTBF, La Première, 26 mai 2024


Les Reines du bal viennent après les Valets de nuit. Une petite citation et les voilà. Incomprises souvent. Assez seules aussi. Elles sont aux Pâquerettes. Des désirs sinon inavouables, du moins inaudibles. Des souvenirs enfouis qui surgissent pour elles-mêmes, des souvenirs tenus si longtemps secrets : le prénom d’un fiancé, ou une réplique de Molière. Des souvenirs dont elles ne savaient peut-être même pas qu’ils étaient si proches d’elles et que les autres ne reconnaissent pas. Et des vacheries aussi parce qu’il y en a toujours, des vacheries quand on se côtoie tous les jours : depuis les dentiers qui ne tiennent pas en place jusqu’à la dignité dans laquelle il ne suffit pas de mourir, mais bien plutôt de vivre. Elles ne sont pas Celles d’avant, mais nos contemporaines. Elles sont aux Pâquerettes et quand elles perdent quelque chose, elles demandent à saint Antoine de Padoue.

Marc Verhaverbeke (pseudo Onarretetout), Blog main tenant, 28 mai 2024


Si à l’Ehpad Les Pâquerettes les résidentes sont quelque peu fanées, elles rêvent encore de soleil et de joie. Corinne Hoex nous présente mesdames Prunier, Spinette, Pincemin, Serein, Simonart ou encore Goujon. La mort rôde, mais tant qu’il y a de la vie à prendre, elles sont sur la ligne de départ. Un roman tendre et cocasse qui nous invite à regarder nos vieux en plein cœur.

Prima, août 2024 (Top 2 du mois)


Les Pâquerettes : comme tellement souvent, un nom de paradis pour un cadre qui en est loin. Une maison de retraite. Corinne Hoex, par touches sensibles et portraits fragmentaires, dessine les jours de ses pensionnaires […] Ceux qui ne vivent pas là pourraient penser qu’on rivalise ici de méchanceté, de médisances. Avec une grande tendresse et pas mal d’humour, l’autrice prouve qu’il s’agit avant tout de sentiments […] Les reines du bal rend grâce à un monde qu’on voudrait effacer, mais qui résiste bravement.J.L.,

Dernières Nouvelles d’Alsace, 28 juin 2024


Une maison qui n’est pas de tout repos. Les thèmes rabâchés de la vieillesse revivifiés par la plume de Corinne Hoex.En ouvrant Les reines du bal nous est instantanément revenu en mémoire Se réjouir de la fin d’Adrien Gygax (Grasset, 2020). On a aussi pensé à Dona Alberti, l’héroïne de Misericordia de l’autrice portugaise Lídia Jorge (Métailié, 2023) […] Dans Les reines du bal, on pénètre dans le même milieu. Celui d’une résidence pour personnes âgées, Les Pâquerettes. Les reines du bal ? Ce sont madame Prunier, madame Spinette, madame Pincemin, madame Simonart, madame Coppens, madame Goujon, madame Serein, madame Chapelier ainsi que Mademoiselle Lechat. Sous la plume de Corinne Hoex, elles posent un regard acéré sur leur fin de vie […] Des thèmes rabâchés mais qui, grâce à l’autrice, membre de l’Académie royale de langue et de littérature françaises de Belgique, prennent une nouvelle consistance car n’empruntant pas toujours le chemin de l’évidence. Tout un art !

Marie-Anne Georges, La Libre, 3 juillet 2024


De nombreux sujets sont abordés comme les visites de la famille, le travail des soignants, le rapport à la mémoire, au vieillissement, le désir de mourir dans la dignité, mais toujours avec humour et tendresse, parfois une pointe d’ironie car les coups de griffes ne sont pas rares entre ces dames […] On ne s’ennuie pas une seconde en lisant ce roman grâce à la richesse de l’imagination de l’autrice mais aussi à la vivacité de son écriture, précise, percutante, piquante, qui aborde des sujets sérieux sans emphase ni pathos. Encore un bel ouvrage pour compléter un parcours déjà riche et varié, en prose comme en poésie.

Serge Cabrol, Encres vagabondes, 17 juillet 2024

Madame Spinette, Madame Prunier et Madame Pincemin font partie des résidentes âgées des Pâquerettes. Un lieu où les souvenirs se mêlent aux jalousies, ragots et petits accidents du quotidien. Un endroit où le monde les oublie, alors qu’elles ont bien l’intention de se faire entendre encore un peu. Entre humour, vérité et décadence, l’auteure belge nous propose un petit condensé de vie.

Éloïse Dewallef, Soir Mag, 7 août 2024


Les Pâquerettes où se déroule l’action du roman de Corinne Hoex, c’est une maison, ou home, de retraite en Belgique. En France on parle d’EHPAD et c’est tout de suite moins poétique. De la poésie, voire des moments de détente, ou de bonheur, il n’y en a plus beaucoup dans la vie de ces pensionnaires, surnommées affectueusement par l’autrice « Les reines du bal ». Pourtant, malgré les décennies qui pèsent sur les articulations et empêchent la bonne circulation des idées entre les neurones, elles semblent pleines d’esprit et parfois très vertes.

Michel Litout, L’Indépendant, 2 août 2024

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Entretien avec Charlotte Dekoker, Week-end Première, RTBF, La Première, 19 mai 2024

Entretien avec Christine Pinchart, Actus, RTBF, La Première, 21 mai 2024

Entretien avec Marie-Ève Stévenne, La Librairie des ondes, RCF, 5 juin 2024