Texte de Corinne Hoex
Gravures de Martine Souren

Une femme danse le tango, comme on danserait sa vie. Elle danse dans l’attente et la solitude, dans la perte, dans la déchirure. Abandonnée à sa rêverie, elle danse l’envoûtante nostalgie de cette musique fascinante, elle danse le temps qui lui échappe, l’amour qu’on ne peut retenir. Les gravures de Martine Souren épousent avec une troublante sensualité les longs mouvements de la danseuse.


car il faut danser
cette plainte sombre
telle une femme entière

MOT DE L’ÉDITRICE
Une femme danse le tango, dans l’attente et la tension. Elle préférerait une robe qui lui tienne au corps loin des rubans et des falbalas. On devine qu’elle aimerait également un danseur à sa hauteur !
Par ce poème tout en suggestion, Corinne Hoex révèle le rythme et l’impulsion de la danse, mais aussi ceux de l’écriture. Les mots y trouvent leur mouvement propre, une forme d’autonomie dans la répétition qui chante la sensualité du tango.
Les gravures de Martine Souren rencontrent à merveille ces mots-là. Cette série d’eaux-fortes créée au contact de danseurs de tango nous parle tout autant de la femme que de ses robes, de la sensualité du trait et des gestes qui se déploient.
La rencontre entre ces deux univers ne pouvait mieux se faire.

Esperluète, 2016
20 pages / 10,5×20 / ISBN978-2-35984-071-1

LECTEURS

Très élégant Tango, où la translation entre ton écriture, sa thématique et l’extrême musicalité de sa forme est particulièrement « habillée » par le travail graphique de Martine Souren. J’aime que tu nous enchantes sombrement de cette « plainte » d’une « femme entière » ; plus je lis tes poèmes, plus j’y suis sensible, et séduit par cette fusion entre cruauté et légèreté, virtuosité musicale et simplicité des formes, sans parler du regard unique que tu as sur le destin des femmes.
Eric Brogniet, 29 mars 2017

C’est magnifique et envoûtant !
Laurent Demoulin, 24 mars 2017

Une poésie qui vibre au son du bandonéon et que je relirai encore pour le plaisir des mots.
Daniel Bastié, 15 février 2017


Extraits de presse

Il y a des talents qui vont bien ensemble et là, ce n’est pas un hasard, mais une « rencontre élective », celle de Corinne Hoex, écrivaine et poète, et de Martine Souren, dessinatrice passionnée de gravure. De leur rencontre est né un ravissant ovni littéraire : quelques pages autour du thème du tango, associant poésie évocatrice et très jolies gravures de robe moulante. Corinne Hoex fait danser les mots et Martine Souren les (dés) habille. Il ne manque plus qu’Astor Piazzola.

Stève Polus, Wolvendael Magazine, n°627, mars 2017

Savez-vous danser le tango ? Corinne Hoex vous y invite, dans un poème troublant, cerné des sombres, intrigantes gravures de Martine Souren, intitulé tout simplement Tango […] Une étrange plaquette, qui nous laisse au bord d’un secret. L’art de danser le tango, de tout son cœur, de tout son corps, peut-être.

Francine Ghysen, Le Carnet et les Instants, 1er mars 2017

La poésie de Corinne Hoex est sensuelle et nostalgique. Normal dès lors qu’elle fantasme sur le tango. C’est beau et les dessins de Martine Souren laissent entendre la plainte déchirante de la musique.

Jean-Claude Vantroyen, Le Soir, 25-26 février 2017

Corinne Hoex : danse libre. La perte et la dépossession sont au cœur de l’écriture nerveuse de Corinne Hoex, soucieuse d’embrasser et d’embraser le mystère du désir, de le perdre ou de s’y perdre pour s’accorder au nu Tango de « l’éphémère de nuit ».

Daniel Leuwers, Les Eaux vives, Bulletin de l’Association Internationale de la Critique Littéraire, n°2, juillet 2015

Avec Tango, Corinne Hoex retrouve à la fois la forme brève et musicale de la poésie dans laquelle elle revêt, comme dans une robe, une éphémère de nuit qui danse sans étreindre. Elle tente de se rebeller à la fois contre la robe, elle voudrait un vêtement qui lui tienne au corps, comme on réclamerait une identité à soi. Mais la musique (et l’envahissement des gravures fascinantes de Martine Souren) interdit cette libération de l’hypnose musicale […]
En lisant, en regardant ce livre court, on aurait envie de savoir comment le texte et la gravure se sont imbriqués l’un dans l’autre, l’un contre l’autre. C’est là sans doute que réside la magie de ce livre : faire de ces entrelacements de l’image et des mots, une énigme que l’on n’aimerait pas dévoiler.
Ce court livre pourrait être la carte de visite de la maison d’édition Esperluète, dont le signe alphabétique le plus sensuel qui soit, le langoureux sinusoïdal &, évoque à la fois une danse et un dénouement, un lien et un espace, un temps et un infini, cet infini  auquel il ressemble, comme s’il en provenait, comme s’il en était une déclinaison graphique.

Jean Jauniaux, LIVRaisons , 21 février 2017

On connaît le talent immense de la romancière et nouvelliste Corinne Hoex qui est aussi une poétesse d’envergure dont les textes témoignent d’une belle capacité à faire ressentir les émotions les plus sensuelles et les plus subtiles.
C’est le cas de Tango, paru chez Esperluète, un poème orné d’eaux-fortes de Martine Souren qui soutiennent la prouesse suggestive du texte dans lequel une femme danse le tango, dans une tension soulignée par des répétitions fidèles au rythme de la musique née à Buenos Aires […] Car, comme l’a écrit l’écrivain argentin Ernesto Sábato (1911-2011), « le tango est une pensée triste qui se danse… ».

Bernard Delcord, Lire est un plaisir, Homelit (Radio Nostalgie), Satiricon.be, newsletter et site des Guides Delta, mars 2017

Voici une plaquette tout en finesse, qui s’apparente à un long poème plein de fantaisie et secoué par les rythmes du tango argentin. Une fois encore, l’histoire est prétexte à de jolies envolées de mots, à des phrases qui marquent le tempo de la danse et à des éclats de couleur qui virevoltent. Avec une écriture qui lui est propre, Corinne Hoex donne corps à des instants éphémères, ravive le souvenir de la sensualité née du contact de deux corps et parle avec passion des marques enjouées d’une mélodie emportée par le son du bandonéon […] Les eaux-fortes de l’artiste Martine Souren dialoguent à merveille avec le monde suggéré par l’auteure.

Daniel Bastié, Bruxelles Culture, 1er mars 2017

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